Selon le Thésaurus National de Cancérologie Digestive (TNCD), le traitement du CHC dépend du stade tumoral et du stade de la cirrhose sous-jacente13.
Les traitement curatifs sont disponibles aux stades très précoces (BCLC 0) et précoces (BCLC A)13 :
La transplantation hépatique est indiquée dans les tumeurs localisées au foie, uniques de 2 à 5 cm ou jusqu’à 3 nodules de taille < 3 cm, en l’absence de thrombose portale ou hépatique, y compris segmentaire.
La résection est le traitement de première ligne pour les patients au stade 0, en l’absence d’hypertension portale cliniquement significative et de trouble de la fonction hépatique.
L’ablation regroupe plusieurs techniques percutanées (radiofréquence, micro-ondes, cryoablation, électroporation irréversible). Il s’agit d’interventions mini-invasives disponibles en alternative à la chirurgie pour les tumeurs < 3 cm. Elles sont contre-indiquées en cas d’anastomose bilio-digestive ou d’ascite volumineuse. La tumeur doit être à distance du hile et des grosses voies biliaires et accessible à la ponction guidée par imagerie.
Les traitements palliatifs spécifiques sont indiqués au stade intermédiaire (BCLC B) et, dans certains cas, au stade avancé (BCLC C)13.
La chimioembolisation transartérielle (TACE) est indiquée en 1re ligne dans les CHC multinodulaires BCLC B, en l’absence de métastases et de modification significative du flux portal, chez les malades Child-Pugh A ou B7, asymptomatiques, ECOG 0-1.
La radiothérapie interne sélective (TICE) est indiquée dans les CHC BCLC B et C avec thrombose portale chez les patients ayant un état général et une fonction hépatique conservés, en échec de traitement systémique ou non-éligible.
Les traitements palliatifs systémiques sont indiqués dans les CHC intermédiaires (BCLC B) avec envahissement hépatique diffus, infiltrant, étendu, non éligibles à la TACE et dans les CHC avancés (BCLC C)13.
Un changement de paradigme a notamment eu lieu avec la mise sur le marché récente d’une association constituée d’une immunothérapie et d’un anticorps monoclonal ciblant le VEGF16.
L’association immunothérapie et anti-VEGF est indiqué en 1re ligne dans les CHC intermédiaires (BCLC B) non éligibles aux traitements spécifiques et les CHC avancés (BCLC C)13, 17.
Les inhibiteurs de tyrosine kinase sont indiqués en 1re ligne dans les CHC non éligibles pour un traitement spécifique ou en récidive après traitement spécifique chez les patients ayant un état général et une fonction hépatique conservés (Child-Pugh A)13, 17.
D’autres inhibiteurs de tyrosine kinase peuvent-être employés en 2e et 3e ligne en cas d’échec des lignes précédentes13, 17.
Au stade terminal (BCLC D), la prise en charge repose sur les traitements symptomatiques et soins de support adaptés13.
Si la classification BCLC propose un algorithme décisionnel validé, elle ne peut répondre à chaque cas particuliers de manière exhaustive, d’autant que l’évolution des patients atteints de CHC est particulièrement hétérogène. La décision thérapeutique doit donc être personnalisée et réévaluée pour chaque patient et l’aboutissement de discussions en réunion de concertation pluridisciplinaire spécialisée17.
D’autres combinaisons thérapeutiques sont en cours de développement, notamment l’association d’immunothérapies et d’inhibiteurs de tyrosine kinase13.
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