Comment est structurée l’HAD de la Fondation Santé Service ?
Si je dois simplifier, notre organisation repose sur trois grands blocs. Tout d’abord la coordination hospitalière. La Fondation dispose d’une soixantaine d’infirmiers coordinateurs situés au sein de huit antennes hospitalières en Île-de-France. Ils se chargent de valider, sur orientation des équipes hospitalières, l’admission des patients en hospitalisation à domicile.
Une fois celle-ci actée, le service « Soins » (cadre de santé, infirmiers, aides-soignants) prend le relais pour prévoir la prise en charge à domicile, grâce à une organisation territoriale couvrant toute l’Île-de-France.
En parallèle, la PUI de la Fondation et son unité de préparation des anticancéreux, situées à Villeneuve-la-Garenne, assurent la livraison des médicaments, dispositifs médicaux et/ou chimiothérapies à domicile avec les mêmes normes et obligations réglementaires que les PUI hospitalières dites « classiques » (bonnes pratiques de préparation, certification). Pour répondre au développement des prises en charge en HAD, la Fondation ouvrira une nouvelle PUI plus performante au quatrième trimestre 2024.
Comment s’organise le circuit de production des chimiothérapies injectables ?
Nos antennes hospitalières servent de relais entre l’HAD et les médecins prescripteurs. De fait, à l’admission du patient, après s’être assuré qu’il est bien éligible à l’HAD et avoir recueilli son consentement, l’infirmier de coordination lui présente notre structure et la prise en charge proposée. En parallèle, via une application partagée, il envoie la prescription médicale à l’ensemble des entités de l’HAD concernées. La cadre de santé va notamment planifier les soins et les passages infirmiers à domicile pour l’administration de la chimiothérapie.
Côté PUI, l’ordonnance est réceptionnée par l’équipe composée de deux pharmaciens, cinq préparateurs en pharmacie, une secrétaire et un magasinier. La validation pharmaceutique de la prescription est assurée par le pharmacien, avant la préparation de la chimiothérapie par un préparateur en pharmacie. La traçabilité de toutes les étapes est réalisée sur le logiciel d’aide à la prescription et à la dispensation de médicaments. La libération pharmaceutique est effectuée par le pharmacien.
Notre particularité est de préparer 100 % des chimiothérapies en anticipé, à savoir la veille de l’injection, afin de faciliter la gestion administrative et logistique. Étant donné que nous intervenons sur toute l’Île-de-France, il n’est pas possible d’attendre le matin de l’injection pour les préparer. Une plateforme de télésurveillance et de télésuivi, en cours de déploiement, permet de nous assurer, à J-2 avant la livraison de la chimiothérapie, de l’état de santé du patient et de sa présence le jour de l’injection. Notre seule exception concerne les traitements devant être dispensés le lundi ; la PUI n’étant pas ouverte le week-end, les poches sont préparées le lundi matin, puis livrées l’après-midi même.
Qu’en est-il du colisage et de la livraison ?
Deux types de colis sont préparés par la PUI. Les traitements se conservant à température ambiante sont placés dans des pochettes scellées puis dans un carton. Les colis sont ensuite pris en charge par des transporteurs spécialisés, qui les livrent la veille de l’injection entre 18 h et 22 h.
Quant aux chimiothérapies devant être réfrigérées, elles sont placées dans des pochettes isothermes, avec un témoin de température pour le suivi, qui sont ensuite scellées. Pour éviter toute rupture dans la chaîne du froid chez le patient, les colis sont livrés le jour de l’injection, et non la veille, entre 8 h et 10 h. L’infirmier est ensuite chargé de vérifier que l’indicateur de température est conforme. Si ce n’est pas le cas, il doit appeler l’unité de préparation pour connaître la conduite à tenir. Si la chimiothérapie ne peut pas être injectée, la PUI en prépare une nouvelle et la livre par coursier spécialisé sous quatre à cinq heures.
Contrairement aux établissements classiques, la PUI prépare, pour chaque patient, un colis composé d’un triptyque à savoir le traitement ; le matériel de protection pour l’infirmier (charlotte, masque, lunette, blouse, etc.) ; et les prémédications notamment les antihistaminiques, les antiémétiques ou encore les solvants. Chaque étape du colisage est doublement contrôlée afin de s’assurer que l’infirmier ait l’ensemble des éléments nécessaires pour assurer l’administration en arrivant au domicile du patient.
Comment les effets indésirables des patients sont-ils gérés ?
Outre le fait que l’HAD n’administre pas de chimiothérapie génératrice d’importantes réactions liées à la perfusion, la gestion des effets indésirables est effectuée avant l’injection par l’infirmier. À chaque visite, il dispose d’une check-list avec des points à contrôler avec le patient, avant de débuter l’administration de la chimiothérapie. Il peut ainsi vérifier les effets qui ont pu se produire entre deux cures. Si ces effets dépassent un certain grade, l’infirmier fait appel au médecin praticien de l’HAD afin de savoir si cela contre-indique l’administration de la chimiothérapie. Si besoin, il se met en relation avec le médecin prescripteur hospitalier. Les effets indésirables sont tracés dans le dossier patient informatisé et transmis à l’établissement prescripteur. L’ensemble de ces éléments sont analysés lors de la validation pharmaceutique avant la prochaine préparation.
En cas de contre-indication à l’administration et si le traitement doit être détruit, l’infirmier sollicite informatiquement le transporteur via une application sur son téléphone professionnel. Ce dernier apporte alors un fût pour les déchets cytotoxiques au domicile du patient, au plus tard l’après-midi suivante, et repart avec le produit, direction la PUI pour destruction.
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