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Expertise PUI
Management et organisation

L’équipe Roche était présente au congrès Convergences Santé Hôpital (CSH) 2025, qui s’est tenu du 23 au 26 septembre à Saint-Malo. Nous vous proposons un focus sur trois sessions que nous avons suivies lors de ce rendez-vous devenu incontournable.

Focus 1

Technologies en PUI : l’innovation au service de la pratique hospitalière

La pharmacie hospitalière accélère sa transformation numérique. Lors d’une table ronde interactive, plusieurs pharmaciens hospitaliers ont partagé leurs retours d’expérience sur des technologies désormais au cœur des activités logistiques, de production et de stérilisation.

Pour Nicolas Coste, président du Syndicat National des pharmaciens Praticiens Hospitaliers et Praticiens Universitaires (SNPHPU), ces innovations « optimisent les processus et renforcent la sécurité des pratiques ». Mais leur réussite, prévient-il, dépend surtout de l’implication des équipes et de la conduite du changement au sein des établissements.

  • À la Pitié-Salpêtrière, Dr Anne Maurin-Cabanes a présenté la station En Citra, conçue pour sécuriser la recomposition des plateaux opératoires. Ce dispositif réduit les erreurs et améliore la traçabilité, tout en fluidifiant les flux logistiques. Son déploiement a toutefois nécessité un important travail d’adaptation entre la pharmacie et le bloc opératoire.
  • Au centre hospitalier de l’Est Francilien, le Dr Julien Potier a détaillé la mise en place d’armoires sécurisées informatisées, permettant un suivi en temps réel des stocks et une réduction des pertes. Si le gain de temps est manifeste, la réussite du projet repose sur la formation et l’appropriation par les soignants.
  • Le CHU Grenoble Alpes a, de son côté, modernisé la traçabilité des dispositifs médicaux implantables (DMI) grâce au logiciel i.trace Scan DMI. Objectif : fiabiliser la chaîne de suivi, renforcer la sécurité du patient et maîtriser les coûts.
  • Enfin, à l’Institut Gustave Roussy, Pr Bernard Do a présenté un projet d’impression 3D de médicaments pédiatriques personnalisés, symbole de la convergence entre pharmacie hospitalière et technologies de pointe.

Pour Nicolas Coste, ces initiatives confirment le rôle stratégique des PUI dans la mutation numérique hospitalière. Leur mise en œuvre impose toutefois une gestion fine des ressources humaines et une maîtrise de l’interopérabilité, conditions essentielles pour transformer durablement les pratiques.

Focus 2

Pharmacie hospitalière et digital : inspirations américaines pour la transformation française

Pierrick Bedouch, Nicolas Coste et Stéphan Haaz ont présenté les enseignements d’un voyage d’étude organisé par le Catel* et le HIMSS** aux Etats-Unis. Médecins, pharmaciens hospitaliers et experts en systèmes d’information y ont observé les modèles numériques les plus avancés, notamment celui d’Intermountain Health, à Salt Lake City.

Intermountain Health est un acteur intégré : à la fois assureur, payeur et producteur de soins. Il fait rimer prévention et rentabilité a avec  une télémédecine très développée, impliquant directement les pharmaciens. Une téléconsultation pharmaceutique y coûte 79 dollars, contre 2 000 dollars en présentiel. Pour pallier les pénuries, l’hôpital a créé Civica Rx, un laboratoire interne de production de médicaments, symbole d’une souveraineté sanitaire pragmatique.
L’organisation s’appuie sur des technologies avancées : télésurveillance par caméras et micros, téléservices infirmiers, flotte aérienne interne pour les urgences. Objectif : une prise en charge rapide dès les premiers signes d’alerte, traduisant une approche centrée sur la prévention et l’efficience.
Pour Nicolas Coste, ces exemples « redonnent du sens à l’investissement technologique », dès lors qu’ils améliorent concrètement la sécurité et la qualité des soins.
Les intervenants ont aussi abordé la montée en puissance de l’IA générative. L’enjeu : « l’adopter ou la subir ». L’IA est déjà intégrée à des outils comme PharmLab ou à des systèmes de reconnaissance d’image en stérilisation. Mais son efficacité dépend de données de qualité et de la formation des professionnels.
Au-delà des outils, cette immersion rappelle qu’une transformation culturelle est indispensable : la digitalisation ne remplace pas l’humain, elle renforce sa capacité d’agir dans un hôpital plus agile et préventif.

*Catel : agence de esanté

**HIMSS : Healthcare Information and Management Systems Society 

Focus 3

« Bon usage et économie de la santé : quelle place et quel enjeu pour nos PUI ? »

Dans un contexte budgétaire inédit, marqué par un déficit de plus de 22 milliards d’euros pour la Sécurité sociale en 2025, les intervenants à cette table ronde ont appelé à une réévaluation collective de l’efficience du système de santé. « Nous n’avions jamais connu un tel niveau de déséquilibre hors période de crise », a rappelé Pierre Pribile, directeur de la Sécurité sociale. 

Vieillissement de la population, progrès médicaux et faible croissance économique fragilisent durablement la branche maladie. Trois leviers se dessinent : agir sur la pertinence des dépenses, ajuster le niveau de protection sociale ou accroître les recettes — un équilibre politiquement sensible.
Dans ce contexte, les pharmacies à usage intérieur (PUI) se retrouvent en première ligne. Acteurs historiques du bon usage du médicament, elles doivent aujourd’hui concilier innovation thérapeutique et soutenabilité économique. La Listes en sus (LES), jadis outil d’accès rapide à l’innovation, est désormais sous le feu de Bercy et de la Cour des comptes : radiations massives attendues, régulation tarifaire renforcée, et possible suppression des incitations financières (EMI/ERI).
Les intervenants hospitaliers — Emmanuel Luigi, Samuel Limat, Claude Dussart, Pascal Paubel, Xavier Armoiry — ont insisté sur la nécessité de distinguer vraie innovation et nouveauté marketing, de renforcer la traçabilité et la pertinence des prescriptions, et de s’appuyer sur les données en vie réelle pour évaluer le rapport coût/bénéfice.
Pour Philippe Fagnoni, le défi est double : préserver l’équité d’accès tout en assumant une logique médico-économique. Le pharmacien hospitalier devient ainsi un acteur clé du pilotage de la dépense, garant du bon usage et de la soutenabilité du modèle solidaire. « Soyez décomplexés, assumez vos choix médico-économiques », a exhorté Pierre Pribile. L’avenir du système repose sur cette vigilance raisonnée, condition d’une innovation soutenable et d’une Sécurité sociale transmissible aux générations futures.

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