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Expertise PUI
économie de la santé

On le sait, l’économie de la santé fait partie des compétences singulières des pharmaciens. L’événement PRES offre aux plus de 120 pharmaciens inscrits, la possibilité de bénéficier d’une mise à jour de grande qualité sur les sujets importants pour eux, dans un cadre convivial, servant aussi à entretenir ou resserrer les liens entre confrères. Retour sur l’édition 2024 qui s’est tenue les 2 et 3 avril dernier.

Inspirants, enrichissants, éclairants, conviviaux. C’est en quelques mots ce que vivent les pharmaciens hospitaliers participant au Programme Roche en Économie de la Santé (PRES). Ce dernier permet, en une journée, de faire un point approfondi sur les sujets d’actualité en économie de la santé, impactant la vie des PUI.

LFSS 2024 et réforme du financement des hôpitaux

Cette année, une séquence importante a été consacrée au décryptage de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) ainsi qu’à la réforme du financement des hôpitaux, la fameuse sortie du tout T2A. C’est Guillaume Sublet, expert du cabinet Nextep, qui a passé en revue les grandes mesures de la loi en soulignant l’enjeu actuel : tenter de poursuivre l’investissement pour redresser la situation de l’hôpital tout en resserrant les cordons de la bourse. Il a aussi détaillé les mesures concernant directement la PUI comme l’article 76, qui vise à améliorer les dispositifs d’accès dérogatoires aux produits de santé innovants (accès précoces et compassionnels). Ou encore l’article 72 traitant du renforcement des leviers d’épargne de médicaments en cas de rupture, dont la dispensation à l’unité d’antibiotiques. La séquence, modérée par le Pr Samuel Limat, pharmacien hospitalier et président de la CME du CHRU de Besançon, a été complétée par l’intervention d’Emmanuelle Mercier-Remongin, pharmacien d’officine et professeure associée à U-Paris en pharmacie clinique. Elle a fait un focus sur les mesures impactant les pharmaciens d’officine et est revenue plus largement sur les grandes évolutions de l’exercice, qui s’oriente de plus en plus vers de la pharmacie clinique de ville. Une réelle révolution culturelle aux nombreuses implications pratiques.

Guillaume Sublet et le Pr Samuel Limat ont ensuite fait un point sur la réforme du financement de l’hôpital qui entrera progressivement en vigueur en 2026. C’est à la fois une courte et une longue échéance, car si le cadre général et les objectifs sont connus, tout est loin d’être réglé. Le travail a accomplir est encore colossal pour ne pas mettre en difficulté, plus qu’elles ne le sont déjà, les équipes hospitalières.

Les raisons des pénuries et les mesures envisagées

La seconde grande séquence de la matinée était consacrée aux constats et enjeux de la politique industrielle du médicament liés à l’augmentation importante des pénuries et des ruptures. Un sujet rendu très visible avec la pandémie de Covid-19, mais qui n’est pas nouveau. Toutefois, il s’amplifie de façon importante et a de plus en plus de conséquences. C’est le constat qu’a dressé Patrick Tilleul, pharmacien à Paris, modérateur de la session. Son intervention a permis de fixer la réalité importante du phénomène et les enjeux organisationnels de prise en charge et de santé publique de ce phénomène.

Cet état des lieux a été enrichi par deux interventions passionnantes. Celle d’Anne Wirtz, responsable du site Roche de Bâle, en charge de la fabrication de substances médicamenteuses, a permis de comprendre la complexité des chaînes d’approvisionnement et de production et des très nombreux points de fragilité du processus que doivent anticiper et sécuriser les industriels. Celle de Louis-Samuel Pilcer, directeur de projets à la Direction générale des entreprises (DGE) sur le sujet des relocalisations des industries de santé, a permis de détailler la vision et les actions entreprises par les pouvoirs publics pour sécuriser la chaîne de production des médicaments sur le plan français mais aussi européen… autant que faire se peut, tout ne pouvant et ne devant pas être relocalisé.

Les expérimentations dans l’attente de leur verdict

Comme régulièrement ces dernières années, une large séquence PRES a été consacrée, en début d’après-midi, à un point sur quatre expérimentations de l’article 51 en cancérologie impliquant des pharmaciens :

  • Oncolink, une expérimentation de suivi à domicile des patients sous anticancéreux oraux, présentée par le Pr Catherine Rioufol, pharmacienne-chef de service aux HCL ;
  • AKO@Dom pour le suivi de patients atteints d’un cancer traités par thérapie orale et/ou par immunothérapie, présenté par Delphine Ravily, pharmacienne à l’ICANS de Strasbourg ;
  • expérimentation du suivi à domicile des patients atteints d’un cancer et traités par immunothérapie, présentée par Christelle Galvez, directrice des soins et des parcours au Centre Léon Bérard à Lyon ;
  • enfin, l’expérimentation nationale faisant évoluer les modalités de l’utilisation et de la prise en charge des médicaments onéreux administrés par les établissements de santé (la liste en sus), présentée par le Pr Samuel Limat, à laquelle son centre hospitalier a pris part.

Modérée par Bertrand Favier, pharmacien, chef de service au Centre Léon Bérard à Lyon et François Bocquet, pharmacien hospitalier, économiste de la santé et responsable de la Data Factory & Analytics ICO à Nantes, la séquence a permis de faire un point d’étape sur les premiers résultats de ces quatre expérimentations, toutes dans l’attente du verdict concernant leur passage dans le droit commun ou non. Julie Gaillot, membre de l’équipe d’appui à la rapporteuse générale du dispositif de l’article 51 au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, a conclu la séquence non pas en donnant la sentence, mais en expliquant la logique qui va prévaloir pour sélectionner les expérimentations qui passeront dans le droit commun et la suite qui va être donnée aux autres, en ayant en tête de ne pas briser les dynamiques engagées.

Données de vie réelle et évaluation des médicaments

Rémy Choquet, directeur de l’unité Medical evidence & data science chez Roche et David Pérol, directeur de la recherche clinique au Centre Léon Bérard à Lyon, ont ensuite présenté en tandem l’apport et les enjeux de la recherche appuyée sur l’analyse de données de vie réelle (real-world data ou RWD). Modérée par le Pr Isabelle Borget, pharmacienne hospitalière, économiste de la santé à Gustave Roussy et à l’Université Paris-Sud, cette séquence passionnante a permis de mieux comprendre les travaux et les avancées dans ce domaine. Une voie plus que prometteuse à condition d’avancer pas à pas et de ne pas céder aveuglément aux sirènes de la magie des algorithmes et de l’IA.

Actualité de l’accès direct

Le Pr Isabelle Borget a ensuite conclu la journée en faisant un rappel sur la réforme de l’accès précoce, puis un point sur l’accès direct, le nouveau système d’accès dérogatoire au marché, mis en place dans la LFSS de 2022. Une nouvelle voie qui permet d’autoriser la mise à disposition d’un médicament innovant ayant une AMM, dans une indication précise, dès l’avis de la commission de transparence, mais sans attendre la négociation du prix, et ce pour une durée maximale d’un an. À ce jour, seulement deux autorisations selon ce processus ont été accordées.

Au-delà des interventions de très grande qualité, ce sont aussi les échanges conviviaux lors des pauses et du déjeuner, qui nourrissent le succès du colloque. Un rendez-vous entre pairs, où la parole est libre et le désir de se mettre à jour, palpable. Surveillez l’invitation pour l’édition 2025 et rejoignez vos consœurs et confrères qui ont déjà attrapé le virus PRES.

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