Pharmacotechnie
17/11/2022

Gustave Roussy se dote d’une nouvelle radiopharmacie

Le centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy (GR) a inauguré en septembre 2021 sa nouvelle radiopharmacie au sein du nouveau service de médecine nucléaire. Le projet, débuté en 2016, avait pour objectif la conception d’un service de médecine nucléaire et d’une unité de production de médicaments radiopharmaceutiques modernisés, répondant aux normes en vigueur en France et permettant de faire face à l’augmentation de la demande ainsi qu’à la diversification des examens et traitements disponibles en lien avec l’essor de la théranostique.

La constitution de la nouvelle radiopharmacie s’inscrit dans un contexte plus global de refonte du service de médecine nucléaire. « L’une des motivations pour rénover le service était notamment de pouvoir augmenter le nombre d’examens par l’achat de nouvelles caméras », explique le Dr Lison Ferréol, pharmacien hospitalier, responsable de la radiopharmacie à Gustave Roussy. À titre d’exemple, auparavant, le service ne disposait que d’une seule caméra TEP-TDM. Aujourd’hui les nouveaux locaux sont équipés de deux nouvelles caméras de dernière génération permettant une augmentation considérable du nombre quotidien d’actes et une amélioration de la qualité des images obtenues. « La conception d’une nouvelle unité de radiopharmacie capable de répondre à l’augmentation de l’activité de la médecine nucléaire et pouvant s’adapter à l’évolution des demandes cliniques d’explorations ou thérapeutiques était indispensable, fait savoir le Dr Ferréol. Cela aurait été impossible dans les locaux précédents. »
 

Une mise en conformité

Le déménagement du service de médecine nucléaire a aussi été l’opportunité de sécuriser encore plus le circuit du médicament et de mettre en conformité l’ensemble des locaux de la radiopharmacie. La nouvelle unité se situe désormais au cœur du service de médecine nucléaire permettant de dispenser les doses préparées au plus près des patients via des sas dédiés aux différentes activités. L’unité de radiopharmacie est composée d’un laboratoire de production des médicaments radiopharmaceutiques où se trouvent les quatre nouvelles enceintes blindées pour la préparation des médicaments radiopharmaceutiques (MRP), et d’un laboratoire de contrôle qualité dont les équipements ont été également entièrement renouvelés. « L’unité de radiopharmacie de l’ancien service, en plus d’être sous dimensionnée, datait de plus d’une dizaine d’années et n’était plus conforme à la réglementation régissant la préparation des médicaments radiopharmaceutiques », explique le Dr Ferréol. La conception de la nouvelle unité a été menée en collaboration étroite avec le service de médecine nucléaire. « Nous avons réfléchi ensemble à l’agencement des deux services et à l’élaboration des plans en tenant compte de toutes les exigences règlementaires et contraintes logistiques », ajoute-t-elle.
 

Une activité sous contrôle

Les MRP injectables sont des médicaments stériles et radioactifs. Afin de répondre aux exigences de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et des Bonnes pratiques de Préparation qui encadrent leur préparation et utilisation, ceux-ci doivent être préparés et/ou fractionnés dans une enceinte blindée confinant la radioactivité lors des transferts réalisés, au sein d’un laboratoire dont la qualité de l’air et des surfaces est contrôlée notamment d’un point de vue microbiologique et particulaire. « L’obtention de cette qualité repose sur la conception même de l’unité, dotée d’une centrale de traitement d’air permettant de renouveler celui-ci à un rythme déterminé, mais aussi sur le respect de pratiques d’hygiène strictes au quotidien par les utilisateurs », rapporte le Dr Ferréol. L’ouverture de cette nouvelle unité a nécessité un accompagnement renforcé de toute l’équipe intervenant au sein de la radiopharmacie (manipulateurs en électroradiologie médicale) basé sur une sensibilisation en amont et sur une formation complète afin d’assurer une transition vers des nouveaux locaux et de nouvelles pratiques plus contraignantes. « Les manipulateurs ont tout à fait compris l’enjeu et accepté ces nouvelles obligations dont l’objectif est d’améliorer la qualité des soins dispensés à nos patients », se félicite le Dr Ferréol.

Un suivi périodique est mené en collaboration avec le service de microbiologie. Il repose sur l’analyse de prélèvements d’air et de surfaces dans le laboratoire ainsi que des enceintes blindées selon un cahier des charges précis permettant de s’assurer du maintien dans le temps de la conformité et de mettre en place des actions correctives dans le cas contraire. Le respect de cette réglementation a conditionné la mise en route de cette nouvelle unité qui a dû être approuvée par l’ASN et l’Agence Régionale de Santé au terme de deux inspections distinctes.

Crédit photos : Ayoub BENKARROUM

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Établi en octobre 2022