Les avancées de la chirurgie robotique au service de l’ophtalmologie

La robotique chirurgicale : palier les limites du corps humain[1]

Le monde de l’ophtalmologie n’a jamais cessé d’innover : le champ des indications chirurgicales est en plein essor et nécessite toujours plus de technicité et d’exigence pour le chirurgien.

Le développement de la robotique chirurgicale a permis de palier certaines limites du corps humain :

  • défaut de visualisation peropératoire,

  • voie d’accès complexe,

  • gestes techniques nécessitant une précision extrême (cathétérisme intravasculaire, thérapie génique ou cellulaire),

  • fragilité des instruments,

  • tremblements physiologiques oscillant autour de 100 μm,

  • positionnement précis des instruments dans un organe aussi petit que l’œil,

  • courbe d’apprentissage de ces nouvelles techniques opératoires qui ne cessent de s’allonger.

L’arrivée de la robotique dans le bloc a pour objectif d’améliorer les conditions opératoires en termes de sécurité, de reproductibilité et de faisabilité.

Systèmes robotisés : vers toujours plus d’innovations[2]

De la chirurgie traditionnelle à la chirurgie assistée par des systèmes robotisés, les possibilités sont nombreuses pour le chirurgien qui dispose à présent de nouveaux outils à la pointe de la technologie.

Chirurgie traditionnelle

Le chirurgien contrôle lui-même l’instrument chirurgical et utilise un microscope optique comme retour visuel.

Instrument robotisé
L’instrument chirurgical est modifié pour devenir un système robotisé miniature. Le chirurgien contrôle l’instrument durant la procédure pendant que ce dernier supprime les tremblements.

Robot téléopéré

Le chirurgien contrôle un système robotisé grâce à un joystick et utilise un microscope optique ou un dispositif digital tête haute comme retour visuel. Les avantages sont un retour tactile, une filtration des tremblements et une gradation des mouvements.

Système robotisé coopératif
Le chirurgien tient et contrôle l’instrument chirurgical en simultané avec le système robotisé et utilise un microscope et/ou une imagerie OCT comme retour visuel. Il conserve le contrôle direct du mouvement de l’instrument chirurgical pendant que le robot compense les tremblements et permet une immobilisation prolongée de l’instrument.

Système entièrement ou partiellement robotisé
Le système robotisé est étroitement intégré au microscope et/ou à l’imagerie OCT et sert de retour et de guide aux commandes du mouvement de l’instrument chirurgical.
Une procédure spécifique où les étapes d’une procédure chirurgicale sont automatiquement réalisées par le système robotisé pendant que le chirurgien supervise l’intervention sur écran.

Cockpit chirurgical : la rétine opérée à distance[2]

Et si le chirurgien n’était plus aux côtés de son patient dans le bloc opératoire ?
De nouvelles technologies évoluent en ce sens intégrant un système chirurgical en réalité augmentée disposant d’un retour multi sensoriel, un retour digital de l’imagerie OCT, un retour tactile et auditif.

Et après-demain ?

Les nouvelles technologies et la robotique sont amenées à s’intégrer de plus en plus au bloc opératoire, à la fois au service des chirurgiens et de leurs patients.
Précisions du geste, résolution d’images toujours plus performante, pilotage d’interventions à distance… Il ne s’agit pas de remplacer le praticien mais d’utiliser ces innovations pour aller là où l’œil et la main du chirurgien ne pouvaient accéder, et réaliser des opérations jusqu’alors impossibles.

Références :
[1] Martiano D. La robotique chirurgicale au service de la chirurgie du futur. Images en Ophtalmologie • Vol. XIII - n° 6 • novembre-décembre 2019.
[2] Gerber MJ, Pettenkofer M & Hubschman JP. Advanced robotic surgical systems in ophthalmology. Eye. 2020 34:1554–1562

M-FR-00007093-1.0
Établi en décembre 2022